Le mardi 14 février, en collaboration avec l’Union des écrivaines et écrivains québécois, la bibliothèque Lucien-Lelièvre du Cégep de Matane a reçu la poète Noémie Pomerleau-Cloutier, venue présenter sa démarche d’écriture entourant son deuxième recueil intitulé La patience du lichen, publié en 2021 aux éditions La Peuplade. L’autrice s’est exprimée devant un public varié de 45 personnes, comprenant notamment des étudiantes et étudiants du cours de Création littéraire d’Anaïs Couture-Tremblay. L’occasion d’en apprendre davantage sur les enjeux de la poésie documentaire.

Récompensé en 2022 par le Conseil des arts et des lettres du Québec, La patience du lichen a été publié à la suite de deux années de rencontres effectuées dans cette région située entre la fin de la route 138, à Kegaska, et Blanc-Sablon, à la frontière de la province de Terre-Neuve-et-Labrador.

À la rencontre des « Coasters » de la Basse-Côte-Nord

Fascinée par ces kilomètres de côte uniquement accessibles par voie maritime et aérienne, l’autrice a voulu donner la parole à ces francophones, anglophones et Innus avec qui elle a passé de longs entretiens. Intéressée par l’humain et bien décidée à redonner leur voix à ces communautés isolées, Noémie Pomerleau-Cloutier a collecté 120 témoignages traitant du territoire intime de ces villages éloignés et morcelés.

« Ce sont des populations dont on ne sait rien mais qui auraient beaucoup de leçons à nous apprendre, des leçons de solidarité, des leçons de persistance, des leçons de respect pour ce qui nous entoure », a-t-elle écrit, en rappelant sa volonté d’aménager des espaces de parole à destination de ces coins reculés remplis de résilience, de générosité, d’histoires de pêche et de drames personnels.

Comment porter la voix des autres?

Durant sa rencontre, Noémie a évoqué plusieurs enjeux touchant à sa démarche comme le défi de ne pas tomber dans l’appropriation culturelle, l’importance de l’écoute, le rapport à l’autre, l’entretien des relations nouées sur place ou encore son processus d’écriture, à partir de tous les témoignages récoltés. Elle a souligné sa volonté de ramener la voix à ces communautés que personne n’entend.

Originaire de la région de Matapédia-et-les-Plateaux, l’autrice a déménagé sur la Côte-Nord à l’adolescence. Ayant étudié dans les domaines de l’éducation et du développement économique communautaire, elle travaille aujourd’hui à Montréal et s’implique notamment dans l’accès à l’éducation et l’alphabétisation populaire.